top of page
Rechercher
infdebout

Est-il encore permis de douter?



Au Québec, depuis plus de 2 ans maintenant, les personnes qui osent critiquer ou questionner les déclarations officielles du gouvernement et des médias grand public se font sévèrement juger par ces derniers. Une « chasse aux sorcières » s’est mis en branle, discréditant et déshonorant toute personne ayant un discourt allant à l’encontre du narratif officiel. La division et la haine dans la société qui en découlent inévitablement sont venue à bout de la volonté de la plupart des gens qui auraient aimé débattre ou entendre d’autres point de vue.


Douter ou se poser des questions sur la situation sanitaire est désormais quasi criminel. Ceux qui osent le faire se font automatiquement appelés « complotiste », «conspirationniste», « anti-vax » ou autre gentils sobriquets tel que « covidiot ». Faire preuve de scepticisme et remettre en perspectives ce qui est véhiculé par les médias est-il vraiment un comportement dangereux qui propage de la désinformation, comme ceux-ci tentent de nous faire croire ou au contraire, est-ce un bon moyen de développer une pensée critique? Débattre d’un enjeu de façon respectueuse et entendre toutes les opinions n’est-il pas un des meilleurs moyens de faire avancer la société?


capture d'écran du JDM

Tout d’abord, attardons nous quelques instants à cette question : Avons-nous quelques motifs raisonnables de douter des informations martelées dans les médias depuis 2 ans? À cette question, on se fait souvent répondre par une autre question : Pourquoi un gouvernement (avec la complicité des médias?) mentirait -il à sa population? À ceci nous pourrions répondre par l’adage anglais « follow the money » (suivez l’argent).


Influence corruptrice


Il suffit de se rappeler du rapport du conseil de l’Europe sur la gestion de la pandémie de grippe A H1N1. Le document soulève plusieurs préoccupations notamment :


«(…) un grave manque de transparence dans les prises de décisions liées à la pandémie, qui soulève des préoccupations concernant l’influence que l’industrie pharmaceutique a pu exercer sur certaines décisions parmi les plus importantes (…)
30. Pour le rapporteur, l’éventualité que les représentants de l’industrie pharmaceutique aient pu directement peser sur les décisions publiques et les recommandations émises au sujet de la grippe H1N1, reste l’une des questions centrales du débat actuel. Parmi les facteurs éveillant les soupçons d’abus d’influence, on peut citer la conclusion précoce d’accords contractuels en matière de délivrance des vaccins entre les États membres et les groupes pharmaceutiques ainsi que les bénéfices que ces groupes ont pu réaliser suite à la pandémie de grippe (…)
46. Ces soupçons ont également été alimentés par le fait que « l’industrie pharmaceutique avait tout intérêt à ce qu’une pandémie soit que des campagnes de vaccination soient lancées. »[1] (soulignements ajoutés)

La situation a-t-elle vraiment changée depuis?


Conflits d’intérêts dans la recherche


Ici même au Québec, la journaliste indépendante Julie Lévesque soulignait récemment sur sa page Facebook[2], les liens incestueux entre certains scientifiques impliqués dans les décisions sanitaires et les compagnies pharmaceutiques. Par exemple, le fond de recherche du Québec en santé ou siège à la vice-présidence du conseil d’administration : Patrice Roy, Directeur des affaires médicales inflammation et immunologie chez Pfizer

Canada.[3]


Capture d'écaran, page FB Julie Lévesque, journaliste

Notons au passage que Le Journal of the American Association (JAMA) publiait une étude en mars 2011, qui concluait ceci :


« Parmi un groupe de méta analyses de traitements pharmacologiques publiées dans des revues biomédicales à fort impact, les informations concernant le financement des études primaires et les conflits d'intérêts des auteurs pour les ECR inclus n'ont été que rarement rapportées.»[4] (soulignements ajoutés)

Avec ces informations préoccupantes, il est légitime de se poser des questions sur la situation actuelle.


Plusieurs ouvrages traitent des comportements frauduleux des pharmas dans les domaines de la recherche et de la commercialisation. L’un d’eux intitulé Remède mortels et crime organisé relate une multitude de situations scandaleuses auxquels l’industrie « des

sciences de la santé » s’adonne. Voici un des nombreux extraits en lien avec Pfizer, la compagnie vedette des injections anti-covid :

« Quand un des agents du Pennsylvania Office of the Inspector General a dévoilé des paiements effectués dans un compte clandestin de Pfizer et Janssen, il a été promu expert clinique en chef. Après que ses découvertes ont été révélé que ces paiements avaient été fait à des employés de l’État qui avait formulé des directives recommandant de nouveaux médicaments dispendieux plutôt que des médicaments plus vieux et moins couteux, il a été escorté jusqu’à la sortie de son lieu de travail et sommé de ne plus y mettre les pieds. »[5](soulignements ajoutés)

Est-ce si impertinent que de se poser des questions sur la sécurité des produits commercialisés par une industrie qui a

« transformé la science médicale d’un bien public dont l’objectif était d’améliorer la santé pour en faire une marchandise dont la première fonction est de maximiser les rendements financiers »[6]?

La presse et les médias, considérés comme le « quatrième pouvoir », semble eux aussi être peu enclin à dénoncer les irrégularités ou considérer d’autres avis scientifiques. En avril 2020, un article de La Presse nous donne une piste afin d’expliquer la propagande médiatique des 2 dernières années. Il annonce ceci :


« Les libéraux ont dévoilé pour la première fois dans leur budget de 2019 une enveloppe de 595 millions sur 5 ans pour les médias d’informations. »[7]

Un article de Radio-Canada d’avril 2021 annonce également ceci :

« Du mois de mars 2020 au mois de février 2021, le Québec a dépensé près de 133,5 millions de dollars en placements publicitaires à cet effet. (Des publicités liées aux mesures de prévention de la COVID-19) Ce montant se situe bien au-dessus de la moyenne nationale, tant pour le montant absolu que pour le montant par habitant. » [8]

Ne serait-il pas malvenu de leur part de « mordre la main qui les nourrit »? Remarquons bien que les débats sur la question des mesures sanitaires et sur les vaccins brillent par leur absence. Si la démarche du gouvernement et des médias est honnête, pourquoi ont-ils empêché par la censure et l’omission de faire connaître et de débattre de ces enjeux pourtant lourds de conséquences pour plusieurs?


Un autre point susceptible d’ébranler la confiance de la population envers nos dirigeants est que la CAQ eu engagé la firme controversée McKinsey pour établir son plan de déconfinement en 2020. C’est cette même firme qui est impliquée dans la crise des Opioïdes aux États-Unis :

« En 2013, sur les conseils de McKinsey, Purdue a mis en œuvre le "Project Turbocharge" - plus tard appelé "Evolve 2 Excellence" - un programme de vente et de marketing visant à maximiser les profits en ciblant les ventes d'OxyContin aux prescripteurs d'opioïdes à volume élevé et en contournant les règles de la pharmacie. En cinq ans, les ventes d'opioïdes de Purdue ont triplé et l'épidémie de dépendance qui en a résulté a dévasté des familles, transformé des communautés et taxé les ressources du comté, selon le procès. (…)
De plus les consultants de McKinsey ont analysé les schémas de prescription d'opioïdes de médecins individuels pour identifier les grands prescripteurs, puis ont travaillé avec les équipes de vente de Purdue sur des campagnes marketing conçues pour les amener à en prescrire davantage. La société de conseil a conseillé à Purdue de former son personnel de vente à la promotion de stupéfiants à plus forte dose et de mettre en place un système de bonus de vente plus important conçu pour promouvoir des tactiques encore plus agressives. »[9] (soulignements ajoutés)

En plus du scandale dans lequel la société conseil est impliquée, le gouvernement de François Legault, qui se targue d’avoir été transparent, a ajouté une couche au climat de méfiance en refusant de partager avec le public, les conseils de la firme Mckinsey.


Se complaire dans l’ignorance


Les médias ont véhiculé le message que « faire ses recherches » est une mauvaise chose qui risque de nous plonger dans la désinformation et le mensonge. Ils ont souligné à plusieurs reprises, que « nous devrions laisser les journalistes faire ce travail ». Le journaliste de La Presse, Tristan Peloquin, en a même fait le titre d’un livre. Les médias d’informations s’appliquent à discréditer toute personne qui déroge de leur ligne de conduite. S’ils se permettent cependant, de juger sévèrement les gens qui ne disent pas comme eux, ils se doivent d’être irréprochables! Mais qui « fact-check » les « fact-checker»? À plus d’une reprise depuis le début de la crise sanitaire, les médias ont fait du sensationnalisme, se sont montrés incohérents ou fallacieux. Ils n’ont amené qu’une seule vision de la situation, celle en lien avec le narratif gouvernemental et refusent tout entrevue avec ceux qu’ils accusent d’être complotistes.


Un média libre et honnête ne serait-il pas plutôt enclin à publier plusieurs avis, expertises et à faire des débats? Pourtant ils sont des milliers d’experts scientifiques à travers le monde dont l’analyse diverge du discourt unidirectionnel des médias mais on ne les invite pas sur les plateaux. De plus, les quelques fois ou des positions différentes ont été diffusées ou publiées, elles ont été retirées de la plateforme médiatique en quelques heures. De plus, ces courageuses personnes ont souvent des démêlés avec leur employeur ou leur ordre professionnel suite à leur sortie.


Ce qu’on nous demande, implicitement, c’est de ne pas s’interroger. Ne pas chercher de réponses à nos questions. D’avoir une confiance aveugle envers nos dirigeants et nos médias. Si malgré tout, nous nous aventurons dans cette voie glissante, nous risquons d’être étiqueté de « complotiste ». Est-ce vraiment la bonne façon d’avoir une société saine et en santé? Les personnes qui ne s’investissent pas dans leur culture personnelle et dans l’acquisition de nouvelles connaissances sont-elles vraiment en meilleure santé physique et mentale? Est- ce qu’il est sain pour la santé des populations de se complaire dans l’ignorance? Serions nous en train de réduire l’être humain à rien, de vouloir lui enlever son libre-arbitre qui le caractérise au point de ne plus reconnaître sa capacité de juger des situations et d’apprendre de ses expériences?


Le Larousse défini l’instruction comme ceci : «Ensemble des connaissances, en particulier des connaissances d’ordre générale qu’on acquiert à l’école, les cours, ect. : Avoir une solide instruction. Synonymes : bagage, connaissances, culture, érudition.»[10]

Il défini également le mot autodidacte comme ceci : «Qui s’instruit par lui-même, sans professeur.»


Nous pouvons donc conclure que s’informer, développer sa pensée critique et rechercher plusieurs points de vue dans le but de parfaire nos connaissances sur un sujet donné, compte comme étant de l’instruction. Sur le site du gouvernement du Canada dans la section qui traite des déterminants de la santé, au point 3 : Niveau d’instruction, nous pouvons lire ceci :

« Une bonne instruction pour les enfants et un apprentissage tout au long de la vie pour les adultes sont des éléments essentiels de la santé et de la prospérité des personnes et d'un pays. Le niveau d'instruction contribue à la santé et à la prospérité en donnant aux gens les connaissances et les capacités dont ils ont besoin pour résoudre des problèmes et le sentiment d'influencer et de maîtriser leur vie. Le niveau d'instruction accroît également les possibilités d'emploi, de sécurité du revenu et de satisfaction au travail. Il améliore enfin la capacité des gens de se renseigner et de comprendre l'information pour soigner leur santé. » (soulignements ajoutés)

L’Institut Philosophie Citoyenneté Jeunesse (IPCJ) de l’Université de Montréal qui « visent à outiller les jeunes pour réussir leur parcours scolaire, développer leur estime de soi et s’épanouir intellectuellement et émotionnellement, mettre en échec le dogmatisme, lutter contre l’intolérance et prévenir la violence »[11], utilise entre-autre l’apprentissage par la recherche comme approche pédagogique. De plus, les travaux effectués par les étudiants, que ce soit au secondaire, au Cégep ou à l’université sont souvent fait sous forme de recherche. C’est une méthode pédagogique qui permet d’explorer un sujet en suivant une méthodologie. Pourquoi assistons-nous depuis plusieurs mois, à la ridiculisation des gens qui « fond leur recherches » lorsqu’ils ont des interrogations sur un sujet d’actualité tel que la crise sanitaire et les vaccins?

Cultiver la pensée critique


Les médias grand public, le gouvernement et ses « experts » qu’il ne nomme jamais, prétendent avoir raison et détenir la vérité. Ils balaient du revers de la main ou tourne en dérision tout autre vision ou discourt qui ne rejoint pas les leurs. Mario Beauregard, chercheur en neurosciences, affilié au département de psychologie de l’université de l’Arizona, parle de « pseudo-septiques » dans son livre Un saut quantique de la conscience. :

« Ils se présentent comme des défenseurs de la pensée critique, de la logique et de la raison. Ayant l’esprit fermé, ils ne s’intéressent pas aux faits et à la vérité. (…) Malhonnêtes intellectuellement, ils n’hésitent pas à mentir et faire de la désinformation, ainsi qu’à s’attaquer aux scientifiques dont les travaux démontrent le caractère erroné de leur sacro-sainte doctrine. (…) les pseudo-septiques prétendent savoir ce qui est vrai et ce qui est faux, ce qui est possible et ce qui ne l’est pas. Ultimement, ils cherchent le contrôle mental de la population. »

À la lecture de cette description, plusieurs parallèles peuvent être établis avec le contrôle du discourt médiatique des derniers mois.

Afin de combattre cet obscurantisme, il est essentiel que la population soit sensibilisée à l’importance de varier les sources d’informations, de trouver des médias alternatifs fiables, d’apprendre à douter, se poser des questions et de développer un esprit critique.

Le site de l’Université de Sherbrooke, Bibliothèque et archives, propose un document intéressant qui aide à la vérification de la fiabilité des sources. [12] On trouve également une liste de sites crédibles de médias alternatifs sur notre blog en suivant ce lien.

En ce qui a trait à la pensée critique, le professeur en science de l’éducation à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), Normand Baillargeon, défini la pensée critique comme ceci :

« (..)C’est une faculté cognitive de haut niveau, présente notamment chez les experts, et qui se manifeste par la capacité à évaluer des arguments et à correctement tirer les conséquences qui s’ensuivent de ce qui nous est présenté (...) un autre aspect de la pensée critique souvent négligé mais crucial, surtout aujourd’hui avec les réseaux sociaux et les mœurs qu’on y constate, hélas.
Il s’agit de cette volonté d’écouter autrui, de prendre le temps de considérer ses arguments sans l’insulter et sans présumer qu’il est forcément dans l’erreur ou qu’il est un monstre, en considérant que notre interlocuteur a peut-être aperçu quelque chose qui nous a échappé et qui, pourquoi pas, pourrait enrichir notre position, voire la modifier.» (soulignement ajoutés)

Il est donc clair que les discussions et les débats sont profitables et font évoluer nos perceptions. Le dogme en revanche n’apporte rien de bon, que ce soit au niveau individuel ou collectif. Il est certes rassurant de se conforter dans nos croyances plutôt que nous confronter à d’autres perspectives mais cela ne nous permet pas d’évoluer.


Il a été démontré dans ce texte que nos dirigeants et les médias grand publique présentent plusieurs biais pouvant affecter leur façon de nous transmettre de l’information. Il faut garder à l’esprit que ces entités ont des intérêts qui ne vont pas nécessairement de pair avec ceux de la population. Nous devons donc individuellement entreprendre des changements qui nous permettrons d’avoir des sons de cloches différents et d’avoir une vision plus globale. Entretenons le doute, restons ouvert, à l’écoute et curieux. Ce sont les premiers pas afin de reprendre le contrôle de notre vie et éventuellement de notre santé. Une personne bien informée et lucide est plus à même de prendre les bonnes décisions pour elle-même et son bien-être.



L’infirmière consciente





 


[1] https://assembly.coe.int/CommitteeDocs/2010/20100604_H1N1pandemic_F.pdf p.1, 11 et 15 [2]https://www.facebook.com/permalink.phpstory_fbid=pfbid02RV9XBr8EbJknNHgNWAx8Uiq4BQrf31xFyviszCtgKJ5YZnTvuETSK3AeCdvkTseXl&id=100063484129370 [3]https://frq.gouv.qc.ca/sante/conseil-dadministration-et-comites/?fbclid=IwAR0gWZ0I5nuTvIIUaUVl_H7BK9Hy_GMSGYkdTwYgDH7J-2MGPW12OlToPzg [4] https://jamanetwork.com/journals/jama/article-abstract/646062 [5] Remèdes mortels et crime organisé… [6] Remède mortels et crime organisé,… cité dans Abramson J. Overdo$ed America : the broken promise of America medicine. New York: Harper Collins, 2004. [7] https://www.lapresse.ca/affaires/medias/2020-04-20/l-aide-federale-aux-medias-pourrait-bien-etre-elargie-selon-une-association [8]https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1784934/coronavirus-sensibilisation-infection-ontario-comparaison [9] https://tennesseelookout.com/2021/12/09/tennessee-counties-file-suit-against-mckinsey-consulting-firm-over-its-role-in-the-opioid-crisis/ [10] https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/instruction/43455 [11] https://ipcj.umontreal.ca/a-propos/les-approches-pedagogiques/lapprentissage-par-la-recherche/ [12] https://libguides.biblio.usherbrooke.ca/etapesrecherche/evaluer

92 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Comments


Post: Blog2_Post
bottom of page